"Un merveilleux malheur"...
- Nadia Buguet
- 1 avr. 2020
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 avr. 2020

« Un merveilleux malheur » : c’est par ce titre du livre très largement médiatisé de Boris Cyrulnik, que l’on pourrait qualifier cette période particulière, de peurs, de doutes, de privation de liberté, de privation « d’altérité », donc d’une certaine forme de « privation sensorielle », qui est paradoxalement porteuse d’espoir.
Dans ce livre de B.Cyrulnik, il est question de résilience : ce mot est devenu pour moi au fil des années mon « mot-totem ». Il désigne la capacité de triompher de traumatisme, d’en prendre acte et de se reconstruire, ou encore la capacité du corps et de l’esprit à résister à un choc, à reprendre un développement après une agonie psychique et parfois physique. Il est porteur d’espoir, dans le sens où on peut transformer une issue qui aurait dû être négative. Selon B.Cyrulnik, le malheur n’est pas une destinée, rien n’est irrémédiablement inscrit. C’est pourquoi ce mot est devenu le leitmotiv de nombreux patients atteints de cancer.

Dans cette période troublée, chacun (e) va tenter de mettre en place des moyens de défense : l’humour, la rêverie, le déni, etc. Il s’agit de mécanisme individuel et chacun pourra transformer la souffrance, en une force positive pour se défendre, pour reprendre un développement et se construire.
Mais collectivement ? Peut-on envisager une forme de résilience collective ?
Résilience vient du latin resilire- rebondir. Il n’est pas question de ricocher, de sauter sans but, mais plutôt de recommencer, de renaître.
J’ai souvent tendance à dire que « l’expérience est une lanterne qui nous éclaire dans le dos
Serait-il possible de faire une pause pour que cette expérience soit bénéfique à tous et que nous puissions envisager une issue positive et un avenir différent.
Si l’on réalise un petit état des lieux depuis le début du confinement observé par de nombreux pays :
- les émissions de CO2 ont considérablement chuté dans de nombreux pays (Chine, Etats-Unis, Italie, etc. avec des baisses significatives de près d’un quart vs 2019 !
- cette baisse est bien évidemment liée à l’arrêt brutal de l’activité industrielle, mais également au coup de frein donné à la mobilité des personnes. La mobilité aérienne produit énormément de gaz à effet de serre et il faut souligner que l’ « hypermobilité » aérienne a favorisé cette pandémie.
- Côté français, les parisiens « respirent » à nouveau : on enregistre une qualité de l’air équivalente à celle observée une quarantaine d’année plus tôt. La situation devrait encore s’améliorer dans les jours à venir.
- La couleur de l’eau des canaux de Venise a totalement changé d’aspect en l’espace de 1 mois…et des images fleurissent sur les réseaux sociaux pour témoigner d’une nature qui rapidement reprend ces droits.
Cependant, il n’y a pas de quoi se réjouir et il ne faut pas être « dupe », les mesures de confinement adoptées sur tous les continents, ne sont pas en lien avec l’urgence climatique !
Et déjà on entend parler de plan de relance économique qui sans notre vigilance ne sera ni écologique, ni citoyen, ni équitable. En effet, il est peu probable que cette crise sanitaire ait un impact sur les activités industrielles notamment. Sauf si, ces plans de relance soient dans l’obligation de prendre en compte cette urgence climatique et environnementale (je vous invite à consulter l’article publié par Greenpace https://www.greenpeace.fr/covid-19-climat-et-environnement-5-questions-a-se-poser/?utm_medium=200325_PushInfo&utm_source=email&utm_campaign=Instit)
Quel poids pouvons-nous avoir dans ce rapport de force qui semble être celui du pot de fer contre le pot de terre ?
Certains d’entre nous ont déjà opéré une modification de leur comportement. Il est encourageant de constater que les français sont retournés aux fourneaux partageant du même temps ces activités saines avec leurs enfants. Il est heureux de constater que les mères et les pères se réapproprient leur alimentation fabriquant pâtisseries, pains, petits plats, etc., se réappropriant dans le même temps leur santé : faut-il rappeler cette phrase que l’on attribue à Hippocrate que l’aliment soit ta première médecine[1].
Certains ont également découvert qu’une petite heure pour se promener, s’aérer, se bouger était indispensable à l’équilibre mental et émotionnel. Plus tard, saurons-nous toujours privilégier la marche à pieds, le vélo, pour nos petits déplacements du quotidien ? Les transports en communs lorsque cela est indispensable ? Saurons-nous limiter nos déplacements de proximité en voiture ?
Continuerons-nous à prendre soin de notre alimentation et de notre santé ? Prioriserons-nous enfin des produits locaux et de saison dans notre panier ? Céderons-nous encore à la facilité du plat ou du produit industriel trop salé, trop sucré, trop gras, contenant des exhausteurs de goût, des conservateurs, des épaississants, des colorants ?
En tant que thérapeute holistique nous observons avec bienveillance ses modifications comportementales. Faut-il rappeler que la naturopathie vise à équilibrer l’organisme par des moyens naturels ? Régime alimentaire, hygiène de vie, activité physique, phytothérapie (aromathérapie, gemmothérapie, herboristerie, fleurs de Bach), pratiques énergétiques et massages (réflexologie notamment), hydrothérapie, etc.
Dans le monde de l’après-confinement, quelles bonnes résolutions pourrions-nous prendre ? Quelles leçons retenir de cette expérience ? Comment reprendre un développement et quelle direction suivre? Que voulons-nous pour nous-même, pour nos enfants et pour nos proches, pour les autres ? Où allons-nous placer la barre de nos exigences afin d’influer sur cette économie libérale aux effets délétères pour notre planète et pour notre santé? Comment modifier notre demande pour que les industriels modifient leurs offres ?
- Continuer à préparer nos repas (petits plats), nos desserts (tartes, gâteaux, compotes), notre pain, etc. à partir de produits frais.
- Privilégier des produits locaux, frais, de saison.
- Se rendre sur les marchés, chez le primeur, le crémier, le boucher traditionnel, l’artisan boulanger.
- Faire participer nos enfants à ces activités en privilégiant de les réaliser le week-end, dans un but autant pédagogique que ludique.
- Se déconnecter des smartphones, des tablettes, des écrans en général pour retrouver du temps pour soi. Penser à déconnecter le wifi, le bluetooth pour gagner du temps. Ne pas oublier que 4G, 5G sont elles aussi néfastes pour la santé pour 2 raisons : nous maintiennent dans un état léthargique contemplatif de nos écrans et parce qu’ils sont chronophages, nous éloignent d’activités plus saines pour notre santé physique, mentale et émotionnelle. Evidemment on sait désormais que ces ondes ont des effets délétères sur notre santé physique.
- Tenter de diminuer sa production de déchets : aller progressivement dans la démarche « zéro déchet » en privilégiant les produits en vrac (magasins bio). On peut trouver notamment tous les produits secs : pâtes, riz, lentilles, céréales, farine, sucre, café, thé, mais aussi huiles et vinaigres, etc.
- Fabriquer soi-même certains produits du quotidien : lessives, produits ménagers, déo, dentifrice, etc. Se procurer le livre « Famille zéro déchet Ze Guide » des idées et des recettes. Consultez le site : https://www.famillezerodechet.com/

- Abandonner certaines mauvaises habitudes : l’automédication à coup d’antidouleurs, anti-inflammatoires ou de paracétamol en quantité abusive, etc. En revanche, consulter un naturopathe pour comprendre les causes des dérèglements de santé, tenter une séance de réflexologie plantaire et se laisser convaincre, consulter au moins 2 fois par an son ostéopathe, et pourquoi pas un acupuncteur ? Revenir à une santé du bon sens, plus naturelle…
- Choisir des vacances locales, de proximité et découvrir ou re-découvrir de superbes régions: soutenir le tourisme, hôteliers et restaurateurs, tout en limitant notre empreinte écologique...
Je souhaite que toutes les contraintes que nous vivons actuellement ne soient pas vaines et modifient en profondeur nos comportements. Si nous sommes suffisamment nombreux, les industriels seront amenés à modifier eux aussi les modes de production, en préservant les ressources, en étant plus respectueuses de l’environnement, de l’homme, de l’animal, de la vie et de la diversité.
Certains vont peut-être sourire…il ne tient qu’à nous qu’il ne s’agisse pas d’un vœu pieux.
Essenti’Elle Naturopathie
[1] Cette phrase n’est une traduction exacte : Hippocrate a dit « Que ta nourriture ne soit pas confondue avec ton médicament », car il est évident qu’Hippocrate ne confondait pas nourriture et médicament, mais il était convaincu du lien entre nourriture et maladie.
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